Il leur semblait que tout était parfait; ils marchaient librement, leurs mouvements étaient déliés, le temps ne semblait plus les atteindre. Il leur suffisait d’être là, dans la rue, un jour de froid sec, de grand vent, chaudement vêtus, à la tombée du jour, se dirigeant sans hâte, mais d’un bon pas, vers une demeure amie, pour que le moindre de leurs gestes – allumer une cigarette, acheter un cornet de marrons chauds, se faufiler dans la cohue d’une sortie de gare – leur apparaisse comme l’expression évidente, immédiate, d’un bonheur inépuisable.